Les bons et les mauvais aliments
Bien qu’une alimentation équilibrée fournisse tous les nutriments nécessaires au bon fonctionnement de notre corps et pour notre santé, elle doit également nous permettre de prendre soin de nos papilles gustatives. Manger est un des plus grands plaisirs de la vie. Ne l’oublions pas!
Malheureusement, depuis notre enfance, on nous apprend à classifier les aliments comme étant « bons » ou « mauvais » pour la santé, et ce, basé sur leur profil nutritionnel. Les aliments considérés bons sont par exemple les fruits, les légumes et les aliments faibles en gras et en sucre, alors que les aliments mauvais sont notamment les bonbons, les fritures et les boissons gazeuses. Ainsi, de façon consciente ou inconsciente, on tente de limiter les aliments « mauvais » étant donné la connotation négative qui leur est accordée. Mais qu’en est-il du plaisir à les manger? Combien de fois vous est-il arrivé de vous priver de manger un aliment dit « mauvais » tout simplement parce qu’il était supposément « pas bon » pour votre santé? Ou encore, de manger ledit aliment « mauvais » et de vous sentir coupable après?
Combien de fois vous est-il arrivé de vous priver de manger un aliment dit « mauvais »
tout simplement parce qu’il était supposément « pas bon » pour votre santé ?
La classification d’aliments « bons » ou « mauvais » est une pratique à délaisser pour de nombreuses raisons. D’abord, elle ne fait qu’augmenter la culpabilité ressentie lors de la consommation des aliments classés comme étant « mauvais » et par conséquent, elle nous enlève tout le plaisir relié à la dégustation de ces aliments. C’est d’ailleurs un des principes mis de l’avant par l’alimentation intuitive*, un concept caractérisé par l’écoute et le respect des besoins de notre corps. En avez-vous déjà entendu parler?
L’alimentation intuitive
Proposée pour la première fois en 1995 par les nutritionnistes Evelyn Tribole et Elyse Resch, l’alimentation intuitive est un concept de plus en plus populaire auprès des professionnels de la santé comme une solution de rechange aux diètes amaigrissantes. Il s’agit d’une approche positive, basée sur la science, et qui met de l’avant l’écoute des signaux de faim et satiété afin de développer une relation saine avec les aliments. Par conséquent, l’alimentation intuitive n’exclut aucun aliment… ni même les bonbons!
Crédit photo : Equipe Nutrition
Le cercle vicieux de la privation alimentaire n’a rien de positif, tant d’un point de vue physique que psychologique. Laissez-moi vous expliquer! Comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-haut, le fait d’exclure un aliment qu’on aime de son alimentation génère son lot d’effets négatifs. Au début, lorsqu’on prend la décision de se priver d’un aliment, il est fort probable qu’on se sente soulagé et protégé par un sentiment de contrôle sur la situation. Or, le fait d’instaurer une interdiction sur un aliment le rend plus attrayant à nos yeux et dans notre tête. Puisque l’envie n’est pas satisfaite, elle persiste encore et encore, au point de devenir une obsession, une pensée quotidienne… qui risque de mener éventuellement à de la frustration. Et cette frustration mènera dans bien des cas à des pertes de contrôle. On finit pas succomber à notre envie en mangeant rapidement l’aliment interdit, et ce, sans le savourer. Et tant qu’à avoir « triché », on en mange une grande quantité. S’ensuit de la culpabilité et de la honte d’avoir échoué. Pour se sentir en contrôle, on se résigne à se restreindre davantage, et le cercle vicieux de la privation recommence encore et encore. Ça vous dit quelque chose? Voilà pourquoi il ne faut pas éliminer complètement de votre alimentation vos aliments « plaisir » ou tout autre aliment sous prétexte qu’ils sont engraissants ou mauvais pour votre santé. Permettez-vous de manger votre barre de chocolat la prochaine fois que vous en aurez envie. Et arrêtez la culpabilité !
Un jour, j’ai lu que “plus il y a de plaisir par bouchée, moins il y a de bouchées”.
J’adore cette phrase, car elle démontre à quel point manger est un acte global, qui vise à satisfaire le physique autant que le psychologique.
C’est la moyenne qui compte!
Tous les aliments peuvent ainsi faire partie d’une alimentation équilibrée, incluant les gâteaux, les croustilles, la pizza et bien sûr, les friandises. Ces aliments font plaisir, et se donner la permission de les consommer limite les frustrations et les compulsions alimentaires. Comme ces aliments sont généralement moins intéressants d’un point de vue nutritionnel, l’idée est d’apprendre à les consommer à l’occasion et en quantité raisonnable. Et rappelez-vous qu’un aliment ne suffit pas à déterminer si vous avez des habitudes alimentaires gagnantes ou non; c’est la somme de tous ceux que vous choisissez qui importe et, surtout, ceux que vous consommez le plus souvent tous les jours. Allez, il est temps de remettre le plaisir à l’honneur dans votre assiette!
* Pour en savoir plus sur les 10 principes de l’alimentation intuitive, je vous invite à visiter le site de Karine Gravel, nutritionniste et docteure en nutrition.
Merci à ma stagiaire en nutrition Esther Yan Chi pour sa collaboration à cet article.