Les composantes du café
Le grain de café contient plusieurs composantes comme des protéines, des lipides, des vitamines, des minéraux (ex. vitamine B, magnésium), de la caféine et des composés phénoliques (polyphénols). Si vous avez lu mon article « Pourquoi faut-il croquer l’arc-en-ciel des fruits et légumes? », vous vous souviendrez que les polyphénols sont des antioxydants présents dans les végétaux, et qui sont responsables de plusieurs effets protecteurs sur la santé. Les antioxydants les plus nombreux dans le café sont les acides chlorogéniques (ACQ), présents dans le café vert, et les mélaoïdines, qui apparaissent lors de la torréfaction et qui donne au café sa couleur brune.
Le saviez-vous?
Boire du café contribue à notre apport quotidien en antioxydants. À ce sujet, le café serait l’un des principaux contributeurs en polyphénols dans l’alimentation des Européens, représentant 40% de leur apport total en polyphénols.[1]
Les bénéfices sur la santé
Comme vous pouvez vous en douter, les études réalisées sur le café ne portent pas sur les boissons aromatisées de style Caramel Frappuccino de chez Starbucks! Si certaines études étudient spécifiquement la molécule de caféine, d’autres études portent sur la boisson elle-même, qui peut être du café instantané, du café filtre, de l’espresso, etc. Mais en règle générale, la boisson la plus étudiée est la tasse (8 oz) de café filtre noir contenant environ 100 mg de caféine.
La caféine est un stimulant qui accélère le fonctionnement du système nerveux, donne de l’énergie sans apporter de calories, et nous aide à rester concentrés et alertes.
La consommation régulière de café augmente la production de dopamine dans les zones du plaisir du cerveau, d’où la dépendance physique qu’elle peut créer. Voilà pourquoi de nombreuses personnes vont ressentir des symptômes de sevrage une ou deux journées après qu’elles aient arrêté de boire du café, tels que des maux de tête et de la somnolence.
Santé Canada recommande aux adultes de consommer un maximum de 400 mg de caféine par jour, ce qui correspond grosso modo à 3 tasses de café filtre quotidiennement. Au-delà de cette quantité, la caféine peut créer des effets secondaires chez certaines personnes comme l’insomnie, l’irritabilité, la nervosité, voire même l’anxiété. En matière de café, il est donc important d’écouter sa tolérance individuelle.
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Diabète de type 2
Des études ont démontré un lien entre la consommation de café et la réduction du risque de développer le diabète de type 2. Cette association serait beaucoup plus importante chez les sujets non-fumeurs, et dont l’indice de masse corporelle est inférieur à 25. Autrement dit, si la consommation modérée de café est combinée avec de saines habitudes de vie, les effets positifs du café sont alors davantage marqués.[3]
Même si le mécanisme d’action du café dans le contrôle du diabète n’est pas encore complètement élucidé, la caféine semblerait améliorer la sensibilité à l’insuline. Concrètement, la caféine stimulerait le pancréas à libérer de l’insuline et les acides chlorogéniques (ACQ) du café (les fameux antioxydants!) amélioreraient la sensibilité à l’insuline.[4] Il a aussi été démontré que ces deux composés réduisent la libération de molécules inflammatoires dans le corps. Du coup, ce rôle anti-inflammatoire du café aurait également un impact positif à jouer dans la prévention du diabète de type 2.[5]
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Santé du coeur
Une méta-analyse menée en 2016 a déterminé qu’une consommation modérée, soit de 1 à 4 tasses de café filtre par jour, est associée à la diminution de la mortalité due à l’infarctus, aux AVC et aux facteurs de risque comme l’hypertension et l’athérosclérose. En revanche, une consommation élevée (> 6 tasses par jour) est associée à un risque élevé d’AVC et de sténose valvulaire (rétrécissement au niveau des valvules du cœur). Similairement au diabète de type 2, ces bénéfices étaient plus marqués chez les non-fumeurs. L’hypothèse est que l’effet du tabagisme viendrait en partie annuler les bénéfices du café. Donc, encore une fois, si la consommation de café est combinée avec de saines habitudes de vie, les effets positifs sont davantage importants.[6]
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Maladies neurodégénératives
Depuis quelques années, les chercheurs s’intéressent à l’impact de la caféine sur la fonction cérébrale, et plus particulièrement à sa protection contre les maladies neurodégénératives. Même si les études sont peu nombreuses pour le moment, elles semblent prometteuses. La caféine aurait la capacité de bloquer les récepteurs d’une molécule nommée adénosine, et qui aurait pour effet d’atténuer les symptômes et le développement de ces maladies, comme l’Alzheimer et le Parkinson. [7]
De plus, une méta-analyse de 2014 a conclu que le risque de développer la maladie de Parkinson était diminuée avec la consommation de café, avec une protection plus grande à 3 tasses par jour.[8] Une autre méta-analyse de 2023 a conclu qu’une consommation modérée de café, soit de 1 à 4 tasses par jour, était associée à la réduction du risque de développer la maladie de l’Alzheimer. En revanche, une consommation plus grande que 4 tasses par jour avait l’effet contraire, soit d’augmenter le risque de développer l’Alzheimer.[9]
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Plus grande longévité
Selon une étude publiée dans le European Journal of Preventive Cardiology, boire de 2 à 3 tasses de café par jour est associé à une plus longue espérance de vie en comparaison à ceux qui ne boivent pas de café. Il est intéressant de noter que cette étude a été réalisée avec du café moulu, instantané et décaféiné[10].
Conclusion caféinée
Comme vous pouvez le constater, une consommation modérée de café semble sans danger pour la santé. Il semble même que boire de 3 à 4 tasses de café apporterait des bienfaits pour la santé[11]. Amateurs de café, il est temps de vous réjouir. Mais attention! Le principe de la modération est à nouveau de mise. Plus de café ne signifie pas plus de bienfaits.
Références
[1] Grosso, G., Micek, A., Godos, J., Sciacca, S., Pajak, A., Martínez-González, M. A., Giovannucci, E. L., & Galvano, F. (2016). Coffee consumption and risk of all-cause, cardiovascular, and cancer mortality in smokers and non-smokers: a dose-response meta-analysis. European journal of epidemiology, 31(12), 1191–1205. https://doi.org/10.1007/s10654-016-0202-2
[2] Poole, R., Kennedy, O. J., Roderick, P., Fallowfield, J. A., Hayes, P. C., & Parkes, J. (2017). Coffee consumption and health: umbrella review of meta-analyses of multiple health outcomes. BMJ (Clinical research ed.), 359, j5024. https://doi.org/10.1136/bmj.j5024
[3] Jiang, X., Zhang, D., & Jiang, W. (2014). Coffee and caffeine intake and incidence of type 2 diabetes mellitus: a meta-analysis of prospective studies. European journal of nutrition, 53(1), 25–38. https://doi.org/10.1007/s00394-013-0603-x
… suite références
[4] Barrea, L., Pugliese, G., Frias-Toral, E., El Ghoch, M., Castellucci, B., Chapela, S. P., Carignano, M. L. A., Laudisio, D., Savastano, S., Colao, A., & Muscogiuri, G. (2023). Coffee consumption, health benefits and side effects: a narrative review and update for dietitians and nutritionists. Critical reviews in food science and nutrition, 63(9), 1238–1261. https://doi.org/10.1080/10408398.2021.1963207
[5] Barrea, L., Pugliese, G., Frias-Toral, E., El Ghoch, M., Castellucci, B., Chapela, S. P., Carignano, M. L. A., Laudisio, D., Savastano, S., Colao, A., & Muscogiuri, G. (2023). Coffee consumption, health benefits and side effects: a narrative review and update for dietitians and nutritionists. Critical reviews in food science and nutrition, 63(9), 1238–1261. https://doi.org/10.1080/10408398.2021.1963207
[6] Grosso, G., Micek, A., Godos, J., Sciacca, S., Pajak, A., Martínez-González, M. A., Giovannucci, E. L., & Galvano, F. (2016). Coffee consumption and risk of all-cause, cardiovascular, and cancer mortality in smokers and non-smokers: a dose-response meta-analysis. European journal of epidemiology, 31(12), 1191–1205. https://doi.org/10.1007/s10654-016-0202-2
[7] Wasim, S., Kukkar, V., Awad, V. M., Sakhamuru, S., & Malik, B. H. (2020). Neuroprotective and Neurodegenerative Aspects of Coffee and Its Active Ingredients in View of Scientific Literature. Cureus, 12(8), e9578. https://doi.org/10.7759/cureus.9578
… suite références
[8] Qi, H., & Li, S. (2014). Dose-response meta-analysis on coffee, tea and caffeine consumption with risk of Parkinson’s disease. Geriatrics & gerontology international, 14(2), 430–439. https://doi.org/10.1111/ggi.12123
[9] Nila, I. S., Villagra Moran, V. M., Khan, Z. A., & Hong, Y. (2023). Effect of Daily Coffee Consumption on the Risk of Alzheimer’s Disease: A Systematic Review and Meta-Analysis. Journal of lifestyle medicine, 13(2), 83–89. https://doi.org/10.15280/jlm.2023.13.2.83
[10] Chieng D, Canovas R, Segan L, et al. The impact of coffee subtypes on incident cardiovascular disease, arrhythmias, and mortality: long-term outcomes from the UK Biobank. Eur J Prev Cardiol. 2022. doi:10.1093/eurjpc/zwac189.
[11] Poole, R., Kennedy, O. J., Roderick, P., Fallowfield, J. A., Hayes, P. C., & Parkes, J. (2017). Coffee consumption and health: umbrella review of meta-analyses of multiple health outcomes. BMJ (Clinical research ed.), 359, j5024. https://doi.org/10.1136/bmj.j5024