NUTRITION : CESSONS DE CROIRE N’IMPORTE QUOI!

Nutrition : Cessons de croire n’importe quoi! Savoir évaluer la qualité d’une information en nutrition est important pour distinguer les faits scientifiques des mythes et des modes alimentaires. Voici quelques pistes pour y arriver :

1. Identifier la source de l’information

En matière de nutrition, il existe plusieurs sources d’informations fiables. Tout d’abord, il y a les organismes gouvernementaux tels que Santé Canada, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Ces organismes s’appuient sur des recherches scientifiques rigoureuses pour éduquer le grand public. Ensuite, il y a aussi les universités et les institutions de recherche comme l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) et l’Institut de cardiologie de Montréal. Ces derniers offrent de l’information à jour sur la santé globale et la nutrition.

Certains organismes à but non lucratif (ex. AQDFL, Alima) peuvent aussi offrir des informations de qualité, mais il est important de vérifier leurs sources et leurs objectifs. Une bonne astuce pour avoir de l’information à jour et crédible sur un sujet précis, est de consulter les organismes qui traitent de ce sujet. Par exemple, vous désirez obtenir de l’information sur les glucides et le diabète, alors consultez l’Association Diabète Québec. Vous cherchez plutôt de l’information sur le cancer ou le gluten (maladie coeliaque)? Voyez s’il existe des associations professionnelles supportées par des experts qui abordent spécifiquement ces sujets.

Et finalement, du côté des professionnels de la santé reconnus, il y a les diététises-nutritionnistes et les médecins. Je tiens à préciser que les étudiants en médecine ne reçoivent que quelques heures de formation en nutrition sur des notions de base. Par conséquent, les médecins qui font de la formations continue en nutrition sont les plus aptes à fournir de l’information nutritionnelle pertinente et crédible. 

Sources à évaluer avec prudence

Lorsque de l’information nutritionnelle est publiée sur des blogs personnels et les réseaux sociaux, la prudence est de mise. Bien que certains puissent contenir des informations pertinentes, il est crucial de vérifier les qualifications de l’auteur et les sources citées. Idem pour les journalistes qui publient des articles sur la nutrition et l’alimentation dans les magazines. Vérifiez les références et les qualifications de l’auteur. D’ailleurs, attention au « publireportage » souvent présent dans les revues. Il s’agit d’une technique marketing pour promouvoir de façon indirecte l’usage d’un produit vendu par la personne ou l’organisme qui commandite l’information. Par conséquent, l’information partagée peut facilement manquer d’objectivité et de crédibilité.

2. Évaluer la qualité de l’information

Idéalement, on veut pouvoir avoir accès aux références utilisées par l’auteur. Cela permet de vérifier l’origine de l’information partagée et du coup, évaluer sa crédibilité. Cela dit, les sources sont peu souvent citées. Et lorsqu’elles le sont, elles exigent une certaine expertise pour être bien évaluées. En effet, sans formation scientifique, il est plutôt difficile d’évaluer la qualité d’une étude. Alors, pour simplifier au maximum l’exercice d’évaluation, voici 4 conseils :

Conseil #1. Méfiez-vous des affirmations basées sur des témoignages.

Il s’agit d’un gros drapeau rouge! Des expériences personnelles ne constituent pas une preuve scientifique et ne peuvent pas servir à tirer des conclusions fiables. Malheureusement, il s’agit d’une technique souvent utilisée sur les réseaux sociaux. On utilise la vulnérabilité des gens pour les convaincre d’adhérer à une croyance ou d’acheter un service ou un produit.

Conseil #2. L’information est-elle cohérente avec les recommandations nutritionnelles générales et les connaissances scientifiques actuelles ?

Si une information contredit fortement les consensus scientifiques, elle doit être considérée avec prudence. Par exemple, si vous entendez dire que les fruits et légumes sont bourrés de pesticides et mauvais pour la santé, posez-vous des questions! Il s’agit d’un message qui va à l’encontre des recommandations nutritionnelles officielles notamment partagées par le Guide alimentaire canadien et les diététistes-nutritionnistes.

Conseil #3. Existe-t-il un consensus parmi les experts sur le sujet ? 

Par exemple, si un médecin avance une information qui ne semble pas appuyée par ses pairs, alors vous devez à nouveau la considérer avec prudence. Pour être fiable, une information doit être supportée par plusieurs études mais aussi, reconnue par l’ensemble des experts.

Conseil #4. La source a-t-elle des intérêts financiers qui pourraient influencer l’information présentée ? 

Par exemple, un site web qui vend des suppléments nutritionnels pourrait être biaisé en faveur de ces produits. Aussi, si une publication a été commanditée, assurez-vous de la crédibilité de l’auteur (ex. un professionnel de la santé). Et aussi, que le contenu et les options de l’auteur sont les siennes. Encore mieux, l’information partagée par l’auteur sera supportée par des références.

3. Utiliser son esprit critique

S’il y a bien une chose qui vend et qui attire l’attention des gens, c’est le sensationnalisme. Par conséquent, méfiez-vous des titres accrocheurs et des messages qui promettent des résultats rapides. Il n’existe pas de solution unique ou magique pour une alimentation saine. Et n’oubliez jamais que la santé repose sur plusieurs piliers dont l’alimentation, l’exercice, le sommeil et la gestion du stress. En conclusion : ne croyez pas tout ce que vous lisez ou entendez. Remettez en question l’information lorsque celle-ci est sort des sentiers battus ou semble trop belle pour être vraie.

J’espère que cet article, Nutrition : Cessons de croire n’importe quoi!, vous aidera à mieux évaluer la qualité de l’information nutritionnelle et à faire des choix éclairés pour votre santé. N’oubliez pas que la nutrition est un domaine complexe et en constante évolution. Si vous n’êtes pas certain de la crédibilité d’une information, référez-vous aux ditététistes-nutritionnistes ou à des organismes crédibles.